Introduction

Les kanji (漢字) sont des caractères (字) chinois (ou sinogrammes) empruntés à la dynastie chinoise Hàn (漢) et font partie avec les hiragana (平仮名) et katakana (片仮名) des 3 ensembles de caractères utilisés en Japonais. Certains caractères ont été créés au Japon, et sont appelés kokuji (国字). Les kanji sont utilisés en combinaison avec les kana pour former les mots et les phrases. On utilise parfois des kana de petite taille appelés furigana (振り仮名) pour spécifier la prononciation de certains kanji difficiles, puisque ces derniers sont utilisés pour noter le sens (字義, jigi) et non la prononciation, pour laquelle on préfèrera l’emploi des kana. On utilise généralement le kanji pour la racine d’un mot, et les kana pour l’habillage grammatical.

L’apprentissage des kanji est long et difficile, demandant d’importants efforts en termes de mémorisation et de pratique. En effet, les kanji comme les sinogrammes obéissent à des règles strictes de tracé et possèdent souvent plusieurs significations et prononciations variant en fonction du contexte. Du point de vue phonétique, on parle de yomikata (読み方) ou ‘façon de lire’, sachant qu’il existe en Japonais 2 méthodes de prononciation pour les kanji : on’yomi (音読み), la lecture par le son, et kun’yomi (訓読み), la lecture par le sens. Il peut néanmoins arriver qu’un kanji ne possède pas l’une des 2 prononciations.

La connaissance d’un grand nombre de kanji est une marque de culture et d’érudition.

Origines

Le Japon n’avait pas de système d’écriture au début de son histoire, aussi adopta-t-il les caractères chinois dès le IVème siècle, importés par la Corée. Les Japonais adaptèrent ce système d’écriture afin d’écrire en Chinois comme en Japonais, certains caractères prenant alors une valeur exclusivement phonétique : les man’yōgana (万葉仮名), d’où sont issus les hiragana et les katakana. Une première tentative de réforme des kanji fut rejetée au XIXème siècle, suite à la révolution Meiji et l’ère de modernisation qui s’en suivit, mais en 1923, le passage de l’écriture kyūjitai kanji (旧字体漢字) à l’écriture simplifiée shinjitai kanji (新字体漢字) simplifia l’écriture du japonais. Une nouvelle réforme eut lieu après la capitulation du Japon en 1946, et la liste des tōyō kanji (当用漢字), ou ‘kanji d’usage général’ comprenant 1850 caractères fut décrétée. Cette liste évolua au fil des années, perdant ou gagnant certains kanji, pour finalement aboutir en 1981 à une nouvelle liste de kanji considérés comme nécessaires à la compréhension du japonais courant les jōyō kanji (常用漢字), comptant 1945 kanji. En 2010, cette liste fut à nouveau modifiée avec l’ajout de 196 caractères et le retrait de 5 autres, portant ainsi son nombre à 2136.

Apprentissage

De nos jours, considérant le grand nombre de caractères existants et la complexité des listes et des usages, on adopte généralement la liste officielle des jōyō kanji approuvée par le gouvernement japonais pour l’usage courant. Cette liste de 2136 kanji officiels se complète d’environ 9000 kanji non-officiels recensés, et comprend les kyōiku kanji (教育漢字), ou ‘kanji pour l’éducation’, qui se composent de 1006 caractères appris à l’école primaire. Concernant les prénoms, 2767 kanji sont autorisés par la loi, dont certaines anciennes formes d’écriture.

Kyōiku Kanji
[ultimate_exp_section title= »LES 80 KANJI DE 1ÈRE ANNÉE DE PRIMAIRE » text_color= »#ffffff » background_color= »#1abc9c » text_hovercolor= »#1abc9c » bghovercolor= »#ffffff » title_active= »#ffffff » title_active_bg= »#1abc9c » cnt_bg_color= »#ffffff » icon= »Defaults-language » icon_align= »left » icon_size= »20″ icon_color= »#ffffff » icon_hover_color= »#1abc9c » icon_active_color= »#ffffff » section_height= »0″ title_font_size= »16″ title_line_ht= »20″]

KanjiSignificationOnKunKanjiSignificationOnKun
1unichi, itsuhito-tsu41enfantshi, suko
2deuxni, jifuta-tsu42œilmokume
3troissanmit-tsu43oreilleji, nimimi
4quatreshiyot-tsu, yon44bouchekuchi
5cinqgoitsu-tsu45mainshute
6sixrokumut-tsu46pied, jambesokuashi
7septshichinana-tsu47voirken, genmi-ru
8huithachiyat-tsu48sononne, oto
9neufku, kyūkokono-tsu49puissance, forceriki, ryokuchikara
10dix50esprit; airki, keiki
11centhyakumomo51yen; cercleenmaru
12millesenchi52entréenyūhai-ru, i-ru
13haut, dessusue53sortieshutsude-ru
14bas, dessouska, geshita, shimo, moto54se lever, éleverritsuta-tsu
15gauchesahidari55reposkyūyasu-mu
16droiteu, yūmigi56avant, précédentsensaki
17intérieur, milieuchū, jūnaka57soirseki
18granddai, taiō-kii58livre, racine, originehonmoto
19petitshōchii-sai, ko, o59texte, phrasebun, monfumi
20mois, lunegatsu, getsutsuki60lettre, caractèrejiaza
21jour, soleilnichi, jitsuhi, ka61étudegakumana-bu
22annéenentoshi62écolekase
23tôtsō, satsuhaya-i63villagesonmura
24arbremoku, bokuki64ville, quartierchōmachi
25bois (forêt)rinhayashi65forêtshinmori
26montagnesan, zanyama66correct, exact, justesei, shōtada-shii, masa
27rivièresenkawa67eausuimizu
28sol, terredo, totsuchi68feukahi
29cielsora, a-ku, kara69gem me, balle, sphèregyokutama
30rizièredenda, ta70roi, empereurōkimi
31paradistename, ama71pierreseki, kokuishi
32vie, bear, crusei, shōi-kiru, u-mu, nama72bambouchikutake
33fleurkahana73filshiito
34herbekusa74coquillagebaikai
35insectechūmushi75voiture, véhiculeshakuruma
36chienkeninu76or, monnaiekinkane, kana
37personne, humainjin, ninhito77pluieuame, ama
38nom, réputationmei, myōna78rougesekiaka
39femme, femellejo, nyoon'na79bleusei, shōao
40homme, mâledan, nanotoko80blanchakushiro, shira

[/ultimate_exp_section]
Lecture

Comme indiqué précédemment, il existe 2 manières de prononcer les kanji en Japonais : la lecture par le son appelée on’yomi, et celle par le sens appelée kun’yomi. Etant à l’origine des caractères chinois, les kanji ne représentent pas des mots ou concepts japonais, mais chinois. Toutefois, l’évolution phonétique des kanji au fil des siècles leur a permis de s’adapter  par la transcription du sens en Japonais. Il est primordial de comprendre le contexte pour identifier correctement un kanji, certains pouvant avoir plusieurs significations différentes. D’une manière générale, la lecture on’yomi est à l’origine basée sur la prononciation chinoise, alors que la lecture kun’yomi se base sur sa traduction en langue japonaise. Certains kanji ne disposent pas de lecture kun’yomi, car ne disposant pas à l’époque de leur introduction d’un équivalent japonais permettant sa traduction, puisque le kun’yomi respecte de façon stricte la structure syllabique du Japonais primitif.

Il existe également le système des ateji (当て字) qui ne sont utilisés que phonétiquement et basés sur la lecture on’yomi sans tenir compte du sens. Cette méthode est devenue désuète du fait de l’utilisation des katakana. Enfin, le Japonais dispose aussi d’une lecture spéciale appelée jukujikun (熟字訓) se définissant par un mot japonais formé de caractères chinois lui donnant un sens sans avoir de liens entre un caractère donnée et une partie du mot.

Écriture

Le passage de l’écriture kyūjitai à l’écriture simplifiée shinjitai en 1923, simplifia l’écriture du japonais, ne conservant la forme kyūjitai que pour les noms propres et certains termes techniques traditionnels. Du point de vue graphique, un kanji peut s’écrire de différentes manières en fonction de la forme (traditionnelle, populaire, simplifiée, etc) et du style d’écriture. Leur tracé est généralement identique à celui des sinogrammes chinois, mais il existe néanmoins des exceptions.

Clefs

L’écriture des kanji nécessite l’utilisation d’un système de clefs, à savoir les emplacements principaux des radicaux dans les caractères permettant ainsi une classification pour les regrouper. On compte traditionnellement 214 clefs qui sont les mêmes que pour les caractères chinois, et qui sont utilisées dans 7 emplacements en langue japonaise.

[ultimate_exp_section title= »EMPLACEMENTS DES RADICAUX KANJI » text_color= »#ffffff » background_color= »#1abc9c » text_hovercolor= »#1abc9c » bghovercolor= »#ffffff » title_active= »#ffffff » title_active_bg= »#1abc9c » cnt_bg_color= »#ffffff » icon= »Defaults-language » icon_align= »left » icon_size= »20″ icon_color= »#ffffff » icon_hover_color= »#1abc9c » icon_active_color= »#ffffff » section_height= »0″ title_font_size= »16″ title_line_ht= »20″]

PlaceNom en JaponaisExemple
Gauchehen (偏)女 dans 姫
Droitetsukuri (旁)欠 dans 飲
Dessoskanmuri (冠)雨 dans 雪
Dessousashi (足)心 dans 思
En haut et à gauchetare (垂れ)尸 dans 屍
Gauche et bas (forme de L)nyō (繞)廴 dans 建
Autourkamae (構)門 dans 閉

[/ultimate_exp_section]

Pour plus d’informations en Français sur les kanji, rendez-vous sur le site kanji.free.fr

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