Tōkyō (東京), littéralement ‘capitale de l’Est’, à la fois capitale et plus grande des 47 préfectures du Japon est une des plus grandes villes du monde avec une population de plus de 13 millions d’habitants pour la préfecture et presque 38 millions d’habitants pour l’agglomération du ‘Grand Tokyo’ – Shuto-ken (首都圏) – englobant entre autres la ville de Yokohama (横浜), la région du Kantō-chihō (関東地方) et la préfecture de Yamanashi-ken (山梨県).
Préfecture de Tokyo
La préfecture de Tokyo (東京都, Tōkyō-to) ou métropole de Tokyo, divisée en 23 arrondissements (区, ku), 26 grandes villes, 5 villes moyennes et 8 villages, s’étend sur une superficie de 623km² pour approximativement 9 millions d’habitants, soit un peu plus de 14000 habitants/km². Instaurés suite à la dissolution de la commune de Tokyo en 1943, ces arrondissements spéciaux forment des municipalités distinctes aux compétences limitées, le gouvernement préfectoral restant en charge de nombreux services publiques.
La préfecture ne se superpose pas à l’agglomération de Tokyo puisqu’elle comprend des zones rurales (郡, gun), avec les collines de Tama (多摩) à l’Ouest (1160 km²/4 millions d’habitants) et les territoires assez éparpillés des îles de l’archipel d’Izu (伊豆) et d’Ogasawara shōto (小笠原諸島) divisées en 4 sous-préfectures.
Gouvernement de Tokyo
Le gouvernement de la métropole de Tokyo est assuré par un gouverneur (知事, Chiji), élu au suffrage universel direct pour 4 ans, et 3 vice-gouverneurs l’assistent et le suppléent dans sa tâche. Le siège du gouvernement métropolitain, le Tōkyō Tocho (東京都庁舎), bâtiment formé de 2 tours jumelles de 48 étages et d’un bâtiment central, se situe à Shinjuku (新宿).
Informations
Tokyo se situe au centre du Japon, sur la côte Est de l’île principale Honshū (本州), et dans la région du Kantō (関東地方). Le fuseau horaire de Tokyo est GMT + 8. Lorsqu’il est 8h00 à Paris, il est 16h00 à Tokyo. En heure d’été, le décalage est d’une heure de moins : lorsqu’il est 8h00 à Paris, il est 15h00 à Tokyo.
Aéroports
Tokyo dispose de 2 aéroports internationaux : Narita (成田) et Haneda (羽田), et se place en 2013 à la 4ème position mondiale en termes de fréquentation, avec 68 906 636 voyageurs, derrière Atlanta, Pékin et Londres. L’aéroport de Chōfu (調布) à l’Ouest est dédié aux vols vers les iles de la préfecture de Tokyo : Izu Ōshima (伊豆大島), Niijima (新島), Kōzushima (神津島). Au Nord-Est, depuis mars 2010, l’aéroport d’Ibaraki (茨城) dessert quant à lui 6 destinations nationales et 2 destinations internationales vers la Corée et la Chine.
Monorail
Reliant Hamamatsuchō (浜松町) au centre de Tokyo à l’aéroport de Haneda en 15 minutes sur un trajet de 17,8km, le Tōkyō Monorēru (東京モノレール) est une ligne de monorail très fréquentée, et ses parcours et arrêts sont scrupuleusement minutés, chaque retard pouvant entrainer d’importantes répercussions.
Métro
Les sociétés Tokyo Metro et Toei (都営) sont en charge des 13 lignes de métro de Tokyo (307km, 290 stations). La seule ligne automatisée quand à elle, la New Transit Yurikamome (新交通ゆりかもめ), est un réseau pneumatique entièrement aérien reliant la zone d’iles artificielles d’Odaiba (お台場) à Shinbashi (新橋), non loin de Ginza (銀座). Près de 3 milliards de personnes empruntent chaque année le métro à Tokyo, le rendant indispensable à l’intérieur de l’agglomération. Malgré sa fréquentation à la limite de la saturation aux heures de pointe, nécessitant du personnel de quai en charge de ‘pousser’ les usagers, il reste néanmoins efficace, bien entretenu et sûr en termes de délinquance.
Train
Shinjuku (新宿) est la plus grande des gares de la métropole, et la gare la plus fréquentée du monde, bien que ce soit la gare interurbaine principale de Tokyo qui accueille tous les Shinkansen (新幹線). Les autres gares importantes de Tokyo sont Shibuya (渋谷), Ikebukuro (池袋), Akihabara (秋葉原), Ueno (上野) et Shinagawa (品川).
Lignes intérieures à Tokyo
Au cœur de Tokyo, la ligne circulaire Yamanote dessert la majorité des gares, et permet un transit rapide pour de très nombreux usagers. Pour le reste de la métropole et certaines préfectures voisines, on orientera son choix vers l’une des nombreuses lignes à disposition au départ de Tokyo, que vous trouverez indiquées ci-dessous.
- Réseau JR East : Chūō-Sōbu, Jōban Local, Keihin-Tōhoku, Saikyō, Shōnan-Shinjuku.
- Compagnies privées : Keiō, Keikyū, Keisei, Odakyū, Seibu, Tōbu, Tōkyū, Tsukuba Express.
Lignes reliant Tokyo aux préfectures voisines
- Réseau JR East : Jōban Rapid, Keiyō, Takasaki, Yokosuka.
- Compagnies privées : Odakyū Odawara, Keisei, Seibu Ikebukuro, Tōbu Isesaki.
Lignes desservant la « zone Tama » (zone ouest) de Tokyo
- Réseau JR East : Chūō Rapid, Hachikō, Itsukaichi, Musashino, Nambu, Ōme, Yokohama.
- Compagnies privées : Keiō, Odakyū Tama, Seibu Shinjuku, Monorail Tama Toshi.
Il existe également d’autres lignes que celles précédemment citées à Tokyo, telles que le Narita Express, qui dessert l’aéroport de Narita comme son nom l’indique, ou encore la ligne de tramway Toden Arakawa (都電荒川線), la ligne Rinkai (りんかい線) de TWR, et enfin le métro pneumatique Nippori-Toneri Liner (日暮里・舎人ライナー) exploité par société Toei.
Origine de la ville
La préfecture de Tokyo telle qu’elle existe aujourd’hui, faisait autrefois partie de la province de Musashi (武蔵国), et durant la période Sengoku (戦国時代), elle était intégrée au domaine du clan Go-Hōjō (後北条氏). Suite à leur défaite face à Hideyoshi Toyotomi (豊臣秀吉) en 1590, ce dernier offre les 9 provinces de la région du Kantō à Tokugawa Ieyasu (徳川家康) qui sera le futur et 1er shōgun (将軍) de la dynastie Tokugawa. Il choisit le petit village de pêcheurs d’Edo (江戸) -littéralement ‘porte de la rivière’, en référence à la rivière Sumida (隅田川) qui le traverse- pour y établir la capitale de son domaine et de son gouvernement. Après la bataille de Sekigahara (関ヶ原の戦い) en 1600, il devient shōgun et Edo devient ainsi le centre politique du Japon, ouvrant l’ère d’Edo (江戸時代), même si Kyōtō (京都, ‘ville capitale’) reste officiellement la capitale et lieu de résidence des empereurs. Tous les daimyō (大名) avaient une demeure à Edo où ils devaient résider 1 an sur 2 -leurs épouses et fils héritiers y demeurant en permanence- en gage de loyauté envers le shōgun.
Développement
Après le Grand Incendie de Meireki (明暦大家) en 1657, qui ravagea une grande part de la ville et fit près de 100000 morts, Edo comptait au XVIIIe siècle près d’un million d’habitants pour une population nationale de 30 millions d’habitants. Suite à la ‘révolution Meiji’ (明治維新) de 1868, l’empereur Mutsuhito ((睦仁) choisit Edo comme nouvelle résidence et la ville fut rebaptisée Tōkyō, ‘capitale de l’Est’, en opposition à Kyōtō, l’ancienne capitale. La même année fut fondé le gouvernement spécial de Tokyo (東京府, Tōkyō-fu) et la zone urbaine fut divisée en 15 arrondissements et ses environs en 6 districts. Les 15 arrondissements formèrent par la suite (1889) la ‘Ville de Tokyo’ (東京市, Tōkyō-shi). En 1932, 5 des 6 districts furent réunis à la commune de Tokyo comptant dès lors 35 arrondissements. En 1947, la préfecture et la ville fusionnèrent (absorbant des districts à l’Ouest) et la ‘préfecture métropolitaine de Tokyo’ (Tokyo-to) fut créée. La commune de Tokyo n’existe donc plus de nos jours, et ses arrondissements ont été réorganisés pour former les actuels 23 arrondissements spéciaux.
Époque moderne
La préfecture a été durement éprouvée par le tremblement de terre du Kantō de 1923 (142 807 morts et disparus) et les nombreux bombardements de la 2nde Guerre mondiale (+ de 100 000 morts). Une grande partie de la ville fut détruite au cours de ces 2 catastrophes, entraînant d’importants travaux de reconstruction. La ville a développé une architecture particulièrement moderne pour ces raisons, bien qu’ayant conservé un certain nombre de monuments historiques anciens. Tokyo a été le siège du Tribunal militaire international pour l’Extrême-Orient (Tribunal de Tokyo) entre 1946 et 1948, en charge du jugement des plus grands criminels de guerre japonais. Les Jeux Olympiques d’été de 1964 ont eu lieu à Tokyo, occasionnant de ce fait la construction de nombreuses infrastructures (autoroutes et moyens de transport notamment). La métropole eut par la suite une croissance phénoménale durant le boom économique du Japon pendant les années 1960 (10 % de croissance économique en moyenne par an), 1970 (5 %) et 1980 (4 %), et devint la plus importante aire urbaine au monde en nombre d’habitants, dépassant aujourd’hui largement les frontières de la préfecture et englobant les préfectures voisines de Kanagawa (神奈川), Saitama (埼玉) et en partie celle de Chiba (千葉).
Capitale économique, commerciale et financière du Japon, Tokyo est également l’une des principales places financières asiatiques et mondiales, avec un volume de transactions en bourse parmi les 6 plus importants au monde. Le PIB de la ville, s’élevant approximativement à 1479 milliards de dollars place Tokyo au 1er rang mondial des capitales pour la richesse. Elle est également considérée comme l’une des villes les plus chères au monde, particulièrement dans le domaine de l’immobilier.
Industrie
L’agglomération de Tokyo constitue à ce jour le principal pôle financier, industriel et commercial du Japon, et ses diverses activités industrielles s’étendent le long des berges de la baie de Tokyo, englobant la capitale, Kawasaki (川崎) et Chiba (千葉), et formant ainsi une gigantesque zone industrielle fournissant approximativement un cinquième de la production industrielle nationale. Les activités portuaires de Tokyo, de Chiba, de Yokohama (横浜) et de Kawasaki, font de la baie de Tokyo le plus grand complexe industrialo-portuaire continu au monde.
Le Japon est un pays relativement sûr en matière de criminalité, et particulièrement la petite délinquance. Il détient en outre, le taux d’homicides le plus bas au monde (0.74/100000 habitants). Les crimes violents, s’ils existent tout de même, restent très rares également. Tokyo est probablement une des villes les plus sûres du monde, et ce malgré sa taille. Différents facteurs entrent en ligne de compte pour expliquer ceci : l’esprit civique de la société japonaise, l’efficacité de la police et sa présence, mais aussi la régression du crime organisé, qui a vu ses effectifs diminuer ces 10 dernières années (-28%). En effet, les yakuza (やくざ) sont enregistrés auprès des postes de police dès leur entrée dans un clan, et leurs activités ont évolué avec le temps, se concentrant davantage sur la finance et le show-business.
Séismes
En ce qui concerne les séismes, la région de Tokyo se situant au carrefour de 3 plaques tectoniques (philippine, eurasienne, et nord-américaine), et donc au cœur de l’une des zones sismiques les plus actives du monde (Ceinture de Feu), les tremblements de terre y sont fréquents (1/jour) mais sans conséquences notables pour la majorité. Toutefois, quelques uns d’entre eux ont cruellement frappé le Japon, tels que le tremblement de terre du Tōhoku le 11 Mars 2011, ou encore le grand tremblement de terre du Kantō le 1er Septembre 1923, ayant fait plus de 140000 morts.
Tokyo se prépare depuis des années à ce type de catastrophe, puisqu’elles sont inévitables, et dispose des meilleures normes antisismiques au monde. Les nombreux gratte-ciel de la capitale sont conçus dans cet esprit, disposant des dernières avancées technologiques en la matière, avec des bases reposant sur d’énormes systèmes d’absorption des secousses provoquées par les ondes sismiques, limitant ainsi autant que possible les risques d’effondrements.
Tourisme
Attirant des touristes du monde entier et de tout le Japon, Tokyo offre beaucoup de diversité en matière de lieux touristiques, son infrastructure routière est bien développée, ses commerces et industries nombreux. Bien qu’ayant une architecture très moderne présente en divers endroits de la métropole, on y trouve aussi de nombreux sanctuaires et temples. La structure de la ville est donc composée d’une synthèse entre design moderne et héritage historique, chaque quartier disposant d’une atmosphère qui lui est propre.






