Introduction

On appelle matsuri (祭り) les différents festivals et fêtes populaires traditionnels au Japon. C’est un des pays au monde disposant du plus grand nombre de fêtes et de jours fériés (15 jours). Dans le cas où le jour férié est un Dimanche, le jour ouvré suivant est également chômé. Ils sont l’occasion de se retrouver en famille ou entre amis pour boire et déguster des spécialités locales à des yatai (stands), assister à un hanabi (feux d’artifice), ou encore jouer à des jeux, et contribuent à perpétuer le folklore local.

L’origine de ces festivités est généralement liée aux rites des 2 grands courants de croyance du Japon, le bouddhisme et le shintoïsme. La plupart des localités, qu’il s’agisse d’un village, d’une ville ou d’un quartier, disposent de leur matsuri local ou national, souvent en l’honneur d’une divinité protectrice. La célébration d’une saison ou d’un évènement historique peut également être l’occasion d’un matsuri.

Concept & Saisons

Pour mieux saisir l’essence même du matsuri japonais, il est essentiel de comprendre le principe shintoïste de hare et ke. En effet, hare désigne les moments spéciaux de la vie, alors que ke représente le quotidien. Le matsuri étant considéré comme hare, il offre donc l’occasion de renouveler l’énergie vitale nécessaire au ke, soit la vie quotidienne. Pour cette raison, les japonais apprécient tout particulièrement ces festivités qui leur permettent de se réunir et de transcender le quotidien pour collectivement célébrer la vie et leurs divinités. La plupart des temples et sanctuaires utilisent encore le calendrier lunaire pour déterminer les dates des festivals et évènements. Ainsi, le 1er du mois (nouvelle lune), le 7 ou 8 (demi lune du 1er quart), le 15 (pleine lune), et le 22 ou 23 (demi lune du dernier quart) sont des jours consacrés appelés Hare-no-hi  (晴れの日), le reste des jours du mois étant appelés Ke-no-hi (褻の日). Dans le passé, les festivals débutaient habituellement la veille du hare-no-hi au couché du soleil (yoi matsuri, 宵祭り), et se poursuivaient le jour suivant (hon matsuri, 本祭り) jusqu’au coucher du soleil.

Les matsuri  rythment les saisons du calendrier japonais. Au printemps, le renouveau de la nature et de la vie, la floraison (hanami), la plantation du riz, et la protection contre les épidémies. En été, la protection contre les ravages des insectes, les typhons et autres catastrophes naturelles. C’est aussi la période O-bon (お盆), fête bouddhiste où les japonais retournent dans leur famille et région d’origine afin d’honorer leurs ancêtres et visiter leurs tombes. En automne, on  célèbre la moisson et le changement de couleur des feuillages appelé kōyō (紅葉) lors du momijigari (紅葉狩り). L’hiver est consacré à la santé, les bénédictions et à l’Empereur du Japon. C’est le moment des hadaka matsuri (裸祭) où les participants ne sont vêtus que d’un fundoshi (褌). Lors du Ōmisoka (大晦日) le 31 Décembre, on nettoie sa maison afin de la la purifier et d’accueillir la nouvelle année. A minuit, on se rend pour O-Shōgatsu (お正月) – nouvel an – au temple ou sanctuaire pour la 1ère visite de l’année – Hatsumode (初詣) – afin de remercier le kami () – divinité – de sa protection l’année passée et obtenir sa bénédiction pour celle à venir. La cloche sonne 108 fois, marquant le passage dans la nouvelle année.

Matsuri & Religion

Lors d’un matsuri dédié à une divinité, une procession religieuse à généralement lieu, semblable à celles que l’on retrouve dans les pays latins de confession catholique sous certains aspects. En effet, lors de ces processions, on transporte généralement une relique religieuse (Sainte Vierge, statue…), ce qui est très semblable au transport du mikoshi (神輿), une sorte d’autel portatif représentant le kami auquel le matsuri est dédié. C’est généralement le seul moment de l’année où la divinité quitte son sanctuaire. Les processions peuvent consister en une parade à travers les rues d’un quartier ou d’un village sur un air de matsuri-bayashi, accompagnée de danses collectives et de chars décorés appelés dashi (山車) ou taikodai (太鼓台) lorsqu’ils supportent un taiko (太鼓), sorte de gros tambour japonais. L’itinéraire est variable, et peut prendre la direction du sommet d’une montagne afin d’atteindre un temple ou un sanctuaire. Le costume des participants d’un matsuri portant le mikoshi ou s’occupant des chars est appelé happi (法被), et porte généralement le mon (紋) – blason – du clan, de l’association, ou parfois même encore d’un magasin.

En japonais, le verbe matsuru signifie « honorer » ou « célébrer les dieux ». Dans le Japon contemporain, matsuri signifie à la fois «fête» et «fête» au sens religieux.

Le mikoshi, véritable temple miniature est supposé absorber les désastres potentiels et les blessures, purifier les environs, et entendre les prières des fidèles. Malgré son poids imposant (plusieurs centaines de kilos), il est porté sur les épaules des participants à travers les rues avec entrain, accompagné de lourds chars richement décorés, tirés et poussés à la force des bras.

A l’origine, les japonais pensaient que les divinités descendaient sur terre lors des matsuri, et afin de leur plaire, ils créaient de petits monticules ou collines à leur attention. Au fil du temps, ces monts artificiels devinrent des véhicules mobiles, les dashi actuels dont le nom signifie montagne (山) et roue (車). En règle générale, les dashi ou yatai (屋台), dont le nom diffère selon la région et le festival (danjiri, yamahoko, yamakasa, hikiyama, etc) sont habituellement conçus pour être assez haut, allant parfois jusqu’à une dizaine de mètres de hauteur, et leur apparence est variable.  Des musiciens assis y jouent de la musique traditionnelle, parfois accompagnés de danseurs et danseuses, ou d’acteurs jouant une pièce de yatai kabuki (歌舞伎).

Un matsuri se divise généralement en 3 phases :

  1. Kami Mukae (神迎え) ou Kami Mukae-sai (神迎祭), la cérémonie d’accueil du kami.
  2. Shinkō (神幸), Shinkō-sai (神幸祭) ou Shinkō-shiki (神幸式), la procession du kami dans son mikoshi.
  3. Kami Okuri (神送り), la cérémonie d’adieu au kami, qui retourne dans sa demeure spirituelle.
Liste de matsuri, festivals et fêtes

Vous trouverez ci-dessous un tableau organisé par mois des différents festivals, fêtes, jours fériés ou évènements au Japon. Survolez les onglets des mois pour déployer leurs contenus.

1er : O-shōgatsu(お正月) ou Ganjitsu (元日), Jour de l’An
6 : Dezomeshiki (出初式), Parade du Nouvel An (Tōkyō)
7 : Usokae (鷽替え), Echange de Bouvreuils (Dazaifu)
7 : Nanakusa no sekku (七草の節句), Fête des 7 herbes
9 ~ 11 : Toka Ebisu Taisai (十日恵比寿大祭),  Festival Toka Ebisu (Ōsaka)
11 : Kagami biraki (鏡開き), Ouvrir le miroir
2e lundi de janvier : Seijin no hi (成人の日), jour de l’accès à la majorité
15 : Koshōgatsu (小正月), Festival du petit Nouvel An
15 : Sagichō (左義長), Festival du feu ou de la 1ère pleine lune de l’an
15 : Wakakusa no yamayaki (若草山の山焼き), Fête du feu de l’herbe (Nara)

Article précédent
Dorama
Article suivant
Chanoyu

Related Posts

Aucun résultat.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous devez remplir ce champ
Vous devez remplir ce champ
Veuillez saisir une adresse e-mail valide.
Vous devez accepter les conditions pour continuer